L’effet de la ménopause sur le syndrome métabolique : résultats de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillisseme

Année :

2018

Demandeur :

Christakis, Marie

Établissement :

Université de Toronto

Courriel :

marie.christakis@mail.utoronto.ca

Numéro de projet :

180103

État d’avancement du projet approuvé :

Complèté

Résumé du projet

Le syndrome métabolique est une combinaison de conditions de santé comprenant l’embonpoint abdominal, ’hypercholestérolémie, l’hypertension et le prédiabète. Une Canadienne sur cinq répond à ces critères. Ce syndrome est une cause croissante de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux, en particulier chez les femmes. Le syndrome métabolique a également été associé à un risque accru de cancer du sein. On croit que des changements biologiques au moment de la ménopause augmentant le risque de développer un syndrome métabolique. Notre étude analysera la plus grande cohorte de Canadiennes matures pour étudier cette association. Si la ménopause s’avérait être un facteur de risque de développer le syndrome métabolique, il serait opportun que les soins médicaux et les programmes de santé publique se concentrent à optimiser la santé des femmes. En identifiant les femmes à haut risque, des soins préventifs ciblés peuvent être fournis dans le but de réduire la maladie et les incapacités.

Résultats du projet

Les données des femmes interrogées dans le cadre de l'Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement ont été examinées afin de déterminer si la ménopause est un facteur de risque indépendant de développement du syndrome métabolique ou de ses composantes, notamment l'hypertension, l'obésité centrale, la dyslipidémie et les taux d'hémoglobine glyquée élevés. Nous avons effectué une analyse transversale des femmes âgées de 45 à 85 ans ayant contribué aux données de départ de la cohorte globale de l'ÉLCV recueillies de 2012 à 2015.

Parmi les 12 611 femmes analysées, 10 035 (79,6 %) d'entre elles étaient ménopausées et 2 576 (20,4 %) d'entre elles étaient préménopausées. Les femmes ménopausées étaient plus susceptibles de répondre aux critères du syndrome métabolique que les femmes préménopausées (32,6 % contre 20,5 %.). En utilisant les critères du syndrome métabolique avec un seuil de tour de taille plus bas, la prévalence du syndrome métabolique était plus élevée, soit 38,2 % chez les femmes ménopausées et 23,2 % chez les femmes préménopausées. Après ajustement en fonction de l'âge, de l'indice de masse corporelle et d'autres covariables, l'apparition de la ménopause n'était pas associée à un risque relatif significativement plus élevé de syndrome métabolique, selon les critères unifiés du syndrome métabolique. Les femmes ménopausées présentaient un risque relatif significativement plus élevé de syndrome métabolique lorsque des critères avec un tour de taille inférieur étaient utilisés. La ménopause était également associée à un risque plus élevé d’altération de la tolérance au glucose, d’hypertension artérielle et d’augmentation des triglycérides.

Ainsi, la ménopause est associée à un risque accru de syndrome métabolique, indépendamment de l’âge. Les interventions axées sur le mode de vie ciblant les femmes atteintes du syndrome métabolique sont connues pour prévenir le diabète sucré de type 2 et le risque cardiovasculaire. La périménopause peut constituer une occasion importante de mettre en œuvre des soins préventifs pour évaluer les facteurs de risque métaboliques et améliorer la santé et la longévité des Canadiennes.