Mars est le mois de la nutrition

Saturday, Mars 1, 2014

Mars est le mois de la nutrition. Ce mois vise à nous rappeler l’importance d’avoir une saine alimentation et les effets bénéfiques de la nutrition sur la santé et le bien-être. Hélène Payette, chercheure locale de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) à l’Université de Sherbrooke, discute de l’importance de bien manger pendant que nous vieillissons et de comment l’ÉLCV mesure la nutrition.

1) Est-ce que c’est important de bien manger quand on vieillit?

Bien manger est aussi important pour les personnes durant la dernière période de leur vie que ça ne l’était  au tout début de leur vie.  En effet,  aux deux extrêmes de la vie, le corps subit des transformations importantes qui exigent de porter une attention particulière à la quantité et à la qualité de l’alimentation.  Par exemple, nous savons maintenant que l’apport de protéines provenant de la viande, du poisson ou des produits laitiers, doit augmenter au cours du vieillissement afin de prévenir la perte de poids et de la masse musculaire.

2) Vous êtes la chercheure principale de l’Étude longitudinale québécoise sur la nutrition comme determinant d’un vieillissement réussi (NuAge).  Qu’avez-vous trouvé dans cette étude jusqu’à maintenant?

Nos travaux ont mis en lumière que l’appétit était un facteur clé d’une bonne alimentation.  En effet, les personnes de l’étude NuAge, âgées de 68 à 82 ans, qui déclaraient avoir un bon appétit consommaient une plus grande quantité de protéines, de vitamines et de minéraux essentiels à la santé.  Un bon appétit était également associé à une plus grande force musculaire et une meilleure mobilité.  Donc, « quand l’appétit va, tout va! »  

D’autres facteurs, comme les connaissances en nutrition et le fait de manger régulièrement 3 repas par jour, garantissaient également une meilleure qualité de la diète. 

3) Comment la nutrition est-elle mesurée dans l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV)?

Pour l’ÉLCV, nous avons développé un outil pour mesurer la suffisance des apports alimentaires, le Court questionnaire alimentaire.  Ce questionnaire nous indique à quelle fréquence les personnes consomment certains aliments qui pourraient avoir un impact positif sur la santé au cours du vieillissement.  De plus, d’autres mesures, comme le gras corporel, la masse musculaire et la quantité de certaines vitamines dans le sang, fourniront aux chercheurs des informations importantes sur l’état nutritionnel des participants de l’ÉLCV.

4) Qu’est-ce que vous espérez réaliser avec l’information recueillie dans l’ÉLCV?

Nous espérons mieux comprendre quels sont les aliments qui peuvent promouvoir une bonne santé physique et mentale ainsi qu’un fonctionnement optimal au fur et à mesure que les personnes vieillissent.  De plus, l’information recueillie nous aidera à clarifier de quelle façon nous pourrons aider les personnes à maintenir une alimentation « santé », et ce, même en présence de maladie, de perte de mobilité, d’altération de l’odorat et du goût, de tristesse ou d’isolement, ainsi que d’autres facteurs sociaux ou environnementaux qui pourraient influencer l’accès à des aliments sains en quantité suffisante.

5) Quelles sont les raisons pour lesquelles les personnes ne réussissent pas à avoir une alimentation adéquate?

Comme mentionnés plus haut, les changements physiques et sociaux qui accompagnent le vieillissement ont un impact direct sur la capacité des personnes à s’alimenter suffisamment.  Quelques exemples de ces changements sont la maladie, la santé bucco-dentaire, la peur de gagner du poids, la capacité réduite de s’approvisionner et de préparer des repas, le chagrin de perdre ses amis et la solitude.  Pour surmonter ces obstacles, la personne doit adapter ses comportements alimentaires à ces changements afin de maintenir une saine alimentation.  Toutefois, cette adaptation peut s’avérer difficile à réaliser dans certains cas.  De plus, avec l’avance en âge, les personnes tendent à diminuer leurs activités physiques, soit par manque d’intérêt ou d’encouragement ou à cause de la douleur.  Cette diminution entraîne malheureusement  une perte d’appétit et une réduction des apports alimentaires.

6) Qu’est-ce les personnes peuvent faire pour s’assurer de maintenir un bon état nutritionnel?

Manger une grande variété d’aliments,  avec plaisir et en bonne compagnie, et continuer à être actif pour maintenir un bon appétit.

Mangez mieux à l’aide du Guide alimentaire canadien. Pour en savoir plus, visitez: http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/food-guide-aliment/index-fra.php