Un partenariat créé pour découvrir les causes de la fragilisation chez les populations vieillissantes

Wednesday, Juillet 10, 2019

Trois groupes de recherche nationaux ainsi qu’une importante entreprise de biotechnologie unissent leurs efforts afin de déterminer les biomarqueurs de la fragilisation qui expliqueraient les raisons pour lesquelles les gens se fragilisent, de définir la gravité de la fragilisation, et de déterminer les mesures qui pourraient être prises pour éviter cet état de santé.

Le Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées (RCSPF), l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ELCV), l’Institut McMaster de recherche sur le vieillissement (le MIRA) et la société Metabolon inc. annoncent un partenariat pour la réalisation d’un programme de recherche de 4 millions de dollars. L’objectif est d’effectuer du profilage métabolomique à grande échelle et de définir des biomarqueurs au moyen d’échantillons tirés de l’étude sur le vieillissement la plus vaste et exhaustive au Canada.

La métabolomique est une méthodologie de mesure de petites molécules dans le sang et les tissus qui permet aux scientifiques et aux cliniciens de cerner les biomarqueurs de maladies et de problèmes de santé, la fragilisation par exemple.

Le nouveau partenariat rallie ainsi des chefs de file dans le domaine de la recherche sur la fragilisation, le vieillissement et la métabolomique :

Un total de 10 000 échantillons sanguins prélevés auprès de participants à l’ELCV seront analysés pour y déceler des biomarqueurs métabolomiques et inflammatoires associés à la fragilisation, et deux autres biomarqueurs liés au vieillissement seront analysés au moyen d’échantillons de sang de 30 000 participants.

« La mission du Réseau est d’améliorer les soins destinés aux Canadiens âgés afin d’éviter leur fragilisation », d’expliquer John Muscedere, médecin, directeur scientifique du RCSPF, et professeur de médecine de soins intensifs au Centre des sciences de la santé de Kingston et de l’Université Queen’s. « Nos travaux visent à compiler des données scientifiques qui pourront se traduire par des pratiques et politiques aptes à éviter ou à retarder la fragilisation. Nous avons établi la base de connaissances et la plateforme de recherche les plus vastes et exhaustives jusqu’ici au pays en matière de fragilisation. »

À ce jour, peu s’entendent sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent la fragilisation. L’analyse des échantillons issus de l’ELCV permettra aux chercheurs de cerner des métabolites qui pourront non seulement favoriser la détection hâtive de la fragilisation, mais aussi ouvrir la voie à de nouveaux travaux de recherche sur la façon de traiter des aspects particuliers de la fragilisation.

« En rehaussant l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement par l’ajout de données sur les biomarqueurs de la fragilisation, les chercheurs seront en mesure de poser des questions non seulement sur la science fondamentale de la fragilisation, mais aussi sur ses liens avec les répercussions physiques, psychologiques et sociales de la fragilisation », affirme Parminder Raina, Ph.D., professeur au département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé de l’Université McMaster, chercheur principal de l’ELCV et directeur scientifique du MIRA.

 « Ayant mené plus de 10 000 études au cours des quelque 20 dernières années, nous savons que la métabolomique peut entraîner des découvertes biologiques qui auraient été impossibles au moyen d’autres technologies plus conventionnelles », a déclaré Rohan F. Hastie, Ph.D., président-directeur général de la société Metabolon.

« Combinant les données cliniques et comportementales détaillées uniques à l’ELCV à la puissance analytique de la plateforme mondiale de métabolomique de Metabolon, ce partenariat entraînera une meilleure compréhension de l’étiologie et de la progression de la maladie dans un vaste éventail de conditions. C’est un honneur pour nous d’avoir été choisis par l’ELCV pour accomplir cet important travail. »

Plus précisément, le programme établira une plateforme de recherche visant à comprendre l’influence du métabolome, du microbiome, des gènes, de l’alimentation, des habitudes de vie et des traitements pharmaceutiques sur la santé et le mieux-être des gens vieillissants.

D’ajouter Ine Wauben, directrice générale de l’Institut McMaster de recherche sur le vieillissement et de l’ELCV : « En tant que chef de file en matière de recherche sur la mobilité et la fragilisation, le MIRA est un fier contributeur à cet important partenariat de recherche qui permettra de mieux comprendre et atténuer les risques et les conséquences de la fragilisation ».

Au Canada, plus d’un million de personnes âgées sont cliniquement fragilisées. Cela signifie que plus de 25 % des Canadiens de 65 à 84 ans et que plus de 50 % des gens de plus de 85 ans souffrent de fragilisation. Et d’ici 2025, on estime que plus de deux millions de Canadiens vivront dans un état de fragilisation. Qui plus est, la fragilisation a également une incidence sur les proches, les amis et les aidants des personnes fragilisées, et constitue un lourd fardeau sur le système de santé et de services sociaux de plus en plus sollicité.