Pleins feux sur les stagiaires de l’ÉLCV : entrevue avec Durdana Khan

Tuesday, Mai 9, 2023

Peux-tu nous parler de toi en un ou deux paragraphes? Quels sont ton nom et ton domaine d’études? D’où es-tu originaire? Quel était ton métier de rêve quand tu étais enfant? Quelle est ton activité préférée en dehors de l’école ou du travail?

Je m’appelle Durdana Khan (elle) et je fais un doctorat au Département de kinésiologie et des sciences de la santé de l’Université York. Originaire d’une petite ville du Pakistan. Ma famille a toujours rêvé grand et relevé les défis avec confiance et un sourire. L’un des traits les plus précieux dont j’ai hérité de mes parents est la confiance nécessaire pour atteindre mes objectifs et pour aider les autres. Il était donc naturel pour moi de travailler dans le domaine médical.

J’ai au départ été formée comme médecin. Puis, grâce à une bourse Fulbright, j’ai fait une maîtrise en santé publique, spécifiquement en comportement de santé et promotion de la santé, à l’Université Ohio State. J’ai toujours aimé le sport, la poésie, la cuisine et les voyages. Actuellement, j’aime aussi passer du temps avec mes trois grands enfants.

Qu’est-ce qui t’a intéressée le plus dans l’ÉLCV?

J’ai commencé à travailler avec l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) lorsque j’ai rencontré ma superviseure, la Dre Hala Tamim. Elle m’a présenté quelques bases de données disponibles pour l’analyse de données secondaires et l’ÉLCV était en tête de liste. En commençant à examiner cette base de données, j’ai découvert que l’ÉLCV offre un vaste éventail de possibilités et permet l’analyse de nombreux aspects différents de la qualité de vie des aîné×es canadien×nes. Comme chercheuse canadienne sur le vieillissement en santé, il est difficile de passer à côté de l’ÉLCV.

Quel type de recherche fais-tu avec les données de l’ÉLCV? As-tu publié tes résultats de recherche? Si oui, qu’as-tu découvert (en résumé)?

Mes objectifs de carrière sont nés d’un intérêt de longue date pour les déterminants sociaux de la santé, c’est-à-dire les conditions dans lesquelles les gens naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent. Les conditions liées au travail et à la main-d’œuvre sont des déterminants sociaux importants qui façonnent grandement la santé.

Ma recherche doctorale actuelle porte sur les facteurs liés à l’emploi, en particulier les horaires de travail et leurs conséquences à long terme sur la santé de la population active. Plus précisément, j’étudierai l’association entre le travail par quarts et les résultats en matière santé spécifiques chez les populations vieillissantes.

Mon premier article publié utilisait les données de l’ÉLCV pour examiner les associations entre l’exposition au travail par quarts et l’âge à la ménopause naturelle. Les résultats de l’étude ont révélé que le travail par quarts, en particulier le travail par quarts rotatifs, influençait de manière significative le moment de la ménopause naturelle. Dans l’ensemble, les résultats de l’étude suggèrent que les femmes qui travaillent par quarts rotatifs dans leur emploi actuel ou dans leur emploi le plus long sont davantage susceptibles que l’apparition de la ménopause soit retardée. Résumé vidéo (en anglais).

Mon deuxième article publié était le premier en son genre à observer un lien entre l’exposition au travail par quarts et la fragilité grâce aux données de l’ÉLCV. Les résultats de l’étude ont révélé que l’exposition au travail par quarts est significativement associée à la fragilité lors du suivi après trois ans. En particulier, l’exposition au travail par quarts rotatifs lors de l’emploi le plus long chez les femmes était significativement liée à la fragilité. Résumé vidéo (en anglais).

Mon troisième article portera sur la relation entre le travail par quarts et les troubles cognitifs. Il est sous presse et en cours de révision. Les résultats mettent en évidence l’impact négatif du travail par quarts sur la fonction cognitive chez les adultes d’âge moyen et plus âgés.

Quelle est la chose la plus intéressante ou la plus surprenante que tu as apprise en travaillant avec l’ÉLCV? Comment crois-tu que l’ÉLCV t’aidera à grandir en tant qu’étudiante ou en général?

L’ÉLCV a joué un rôle essentiel dans mon développement global et mon avancement professionnel. L’étude m’a donné accès à de l’information, des ressources et des outils qui m’aideront à améliorer mes compétences, mes capacités et mon expertise en recherche.

Comment penses-tu que les résultats de l’ÉLCV te seront utiles, à l’avenir, ou utiles à d’autres?

Je suis convaincue que ma recherche doctorale contribuera à approfondir notre compréhension des résultats en matière de santé qui peuvent être attribués au travail par quarts et, par conséquent, aidera à plaider en faveur d’environnements de travail qui favorisent de meilleurs résultats en matière de santé pour les adultes d’âge moyen et plus âgés. Le travail par quarts est un risque croissant pour la santé au travail en raison de sa prévalence élevée et de son rôle potentiel en tant que déterminant des disparités en matière de santé liées au contexte socioéconomique.

As-tu une idée du genre de travail que tu aimerais faire après tes études?

Je me vois travailler à l’échelle mondiale pour améliorer les résultats en matière de santé au travail, en mettant l’accent sur les effets du travail par quarts sur les populations aux ressources limitées. Mon objectif est de trouver des solutions viables et réalisables aux divers problèmes qui touchent les travailleur×ses par quarts.

Au-delà de ton expérience professionnelle, qu’est-ce que l’ÉLCV t’a apporté?

L’ÉLCV et son équipe méritent toute ma gratitude pour avoir mis cette incroyable plateforme d’apprentissage à la disposition des scientifiques. J’apprécie le temps et les efforts consacrés au développement de la base de données et à la compilation de cet éventail d’informations pertinentes. Je remercie également l’ÉLCV et son équipe de soutenir nos recherches et de contribuer à les faire connaître sur les réseaux sociaux.