Pleins feux sur les stagiaires : Entrevue avec Jhalok Ronjon Talukdar

Thursday, Avril 11, 2024

Peux-tu nous parler un peu de toi en un ou deux paragraphes? Quels sont ton nom et ton domaine d’études? D’où es-tu originaire? Quel était ton métier de rêve quand tu étais enfant? Quelle est ton activité préférée en dehors de l’école ou du travail?

Je m’appelle Jhalok Ronjan Talukdar. Je suis chercheur postdoctoral et je travaille avec le Dr Jason W. Busse et la Dre Dena Zeraatkar au Département d’anesthésie et au Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé de l’Université McMaster. Originaire du Bangladesh, j’ai commencé mon parcours universitaire en complétant des diplômes en travail social et en santé publique, qui m’ont finalement conduit à l’Université McMaster, où j’ai fait une maîtrise en sciences (volet épidémiologie clinique) et un doctorat (volet biostatistique) en méthodologie de recherche en santé. Avant d’occuper mon poste actuel, j’ai travaillé comme associé de recherche principal à la James P. Grant School of Public Health de l’Université BRAC au Bangladesh. J’y ai accumulé de l’expérience en recherche en santé publique, notamment en élaboration de questionnaires et de lignes directrices pour les entrevues qualitatives ainsi qu’en collecte de données, en analyse et en rédaction de manuscrits. J’ai une passion pour tirer parti de la recherche afin d’améliorer les résultats en matière de santé publique et former les futur·es professionnel·les de la santé publique. Même si mes aspirations d’enfance se tournaient plus vers une carrière médicale, ma transition vers la recherche me permet de contribuer aux soins de santé en concevant et en menant des études qui orientent l’amélioration des interventions et des politiques.

En dehors du monde universitaire, j’aime poursuivre divers intérêts et passe-temps tels que jouer au soccer et regarder les matchs à la télé, faire du vélo, faire de la photographie et regarder des films.

Qu’est-ce qui t’a intéressée le plus dans l’ÉLCV?

Mon dévouement à la recherche sur les populations marginalisées, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées, m’a amené à rechercher activement des possibilités de recherche axées sur ces populations. Par exemple, j’ai mené une étude sur le bien-être des enfants touchés par le VIH/SIDA au Bangladesh, qui a offert un aperçu de leur santé mentale, émotionnelle et physique et orienté la conception de services de protection sociale adaptés au VIH.

L’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) offrait une occasion unique de se pencher sur le vieillissement des populations, un domaine que je n’avais pas encore exploré de manière approfondie. Malgré quelques défis côté emploi du temps pendant la préparation de ma soutenance de doctorat, ma fascination pour les données complètes de l’ÉLCV, particulièrement pour la compréhension des trajectoires de vieillissement en bonne santé, m’a encouragé à mener une étude examinant les effets de différentes graisses sur la fragilité (déficits de santé), élargissant ainsi mes horizons de recherche.

Quel type de recherche fais-tu avec les données de l’ÉLCV? As-tu publié tes résultats de recherche? Si oui, qu’as-tu découvert (en résumé)?

Notre étude examine l’association entre la composition des graisses et la fragilité, en étudiant les impacts des graisses, notamment du tissu adipeux viscéral, sous-cutané et de la masse maigre appendiculaire, sur les dimensions physiques, sociales, psychologiques et cognitives de la fragilité. Je travaille avec la Dre Alexandra Mayhew et la Dre Lauren Griffith sur ce projet. Bien que nous n’ayons pas encore publié nos résultats, les résultats préliminaires, que nous avons présentés lors de la journée de recherche du Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé de l’Université McMaster, indiquent une fragilité globale plus élevée chez les femmes et positivement corrélée avec l’âge et le tissu adipeux viscéral. Toutefois, cette corrélation est inversement associée au tissu adipeux sous-cutané, à la masse maigre appendiculaire, au revenu et à la scolarité. Une analyse plus approfondie explorera les effets nuancés de la répartition des graisses sur diverses dimensions de la fragilité dans le but d’éclairer les interventions précoces pour assurer une meilleure qualité de vie et une réduction des coûts des soins de santé. De plus, je mène actuellement une étude portant sur les facteurs associés à la douleur chronique à l’aide des données de l’ÉLCV, dont les résultats devraient orienter les futures interventions et politiques ciblant les populations âgées.

Quelle est la chose la plus intéressante ou la plus surprenante que tu as apprise en travaillant avec l’ÉLCV? Comment crois-tu que l’ÉLCV t’aidera à grandir en tant que chercheur ou en général?

La révélation la plus frappante de mon expérience au sein de l’ÉLCV est l’ampleur et la granularité des données disponibles, ce qui permet des examens multiformes de la dynamique du vieillissement. L’accès à un ensemble de données aussi vaste a affiné mes compétences en matière de gestion, d’analyse et d’interprétation des données. Cette expérience m’a fourni des informations inestimables sur les défis et les possibilités qui découlent de l’utilisation des grands ensembles de données. J’ai non seulement pu améliorer mes compétences analytiques, mais j’ai également approfondi ma compréhension de la dynamique de la santé des populations, me positionnant ainsi comme un chercheur plus compétent et plus influent pour mes prochains projets.

Comment penses-tu que les résultats de l’ÉLCV te seront utiles, à l’avenir, ou utiles à d’autres?

Les résultats de l’ÉLCV recèlent un immense potentiel pour améliorer la santé et le bien-être des personnes âgées. Par exemple, les informations tirées d’études sur la composition des graisses et la fonction cognitive pourraient orienter des recommandations alimentaires adaptées visant à atténuer le déclin cognitif chez les personnes âgées. De même, la recherche sur les facteurs associés à la douleur chronique éclairera les futures interventions et politiques répondant aux besoins spécifiques des populations vieillissantes. De plus, l’étendue des sujets de recherche explorés à l’aide des données de l’ÉLCV, couvrant les maladies chroniques, la santé mentale et les déterminants sociaux de la santé, promet d’alimenter des politiques et des interventions précises qui favorisent des trajectoires de vieillissement en bonne santé.

As-tu une idée du genre de travail que tu aimerais faire après tes études?

À la fin de ma bourse postdoctorale, j’aspire à établir un programme de recherche à grande portée en tant que membre du corps professoral d’une université, en tirant parti de mes compétences exhaustives englobant l’épidémiologie, la biostatistique, la synthèse des données probantes, la recherche à méthodes mixtes et la méthodologie de recherche en santé. Fort de l’expérience acquise dans des rôles de recherche et d’enseignement de pointe à l’Université McMaster, je serai prêt à relever des défis complexes en matière de santé publique, à encadrer les futur·es professionnel·les de la santé et à contribuer de manière significative au monde universitaire et aux organisations de santé publique.

Au-delà de ton expérience professionnelle, qu’est-ce que l’ÉLCV t’a apporté?

Mon engagement auprès de l’ÉLCV va au-delà de la croissance professionnelle, car il a nourri un sentiment de communauté et de collaboration au sein du paysage de la recherche. Les projets de collaboration avec des scientifiques de partout au Canada ont enrichi ma compréhension de diverses méthodologies de recherche et élargi mon réseau professionnel. De plus, la flexibilité offerte par mon implication à l’ÉLCV (capacité d’accéder aux données via un réseau sécurisé depuis mon domicile) me permet de poursuivre des intérêts non académiques tels que le cyclisme, la photographie et le soccer, nourrissant ainsi un sentiment de bien-être holistique au milieu de mes activités universitaires.